mercredi 9 octobre 2013

Aussitôt dit, aussitôt fait!

Au cœur d’une grande forêt, sur un joli sentier, une petite graine s’est posée. Passe par là un oiseau coloré qui, l’avisant s’écrie :
« Bonjour toi ! Comme tu as l’air appétissante ! Tu semble être un régal pour un oiseau affamé. Allons, viens vite dans mon bec, tu seras mon dîner ! Je t’emmène dans mon nid pour te déguster. »

Aussitôt dit, aussitôt fait !

L’oiseau attrape la graine et s’envole vers son nid douillet. Mais avant qu’il arrive, un vent coquin se lève, l’ébouriffant d’un souffle lui, ses plumes et son duvet. Il ouvre son bec et pousse un cri, effrayé.
Ce faisant, il lâche la graine, qui tombe…au milieu d’un ruisseau ! La voilà toute mouillée !

Dans l’eau, un poisson aux écailles dorées l’observe avec intérêt.
« Bonjour petite! Si tu restes ici, tu vas te noyer, tu sais. Je suis un gentil poisson, je veux bien t’aider. Ne bouge pas, je viens te chercher. Tu seras à l’abri dans mon estomac, je te le promets ! Reste où tu es, j’arrive pour te goûter !"

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Vers la graine, le poisson se met à nager. Dans l’eau, il nage vite et est vite arrivé ! Mais juste avant de l’attraper, il voit devant ses yeux un ver de terre se tortiller. Il le prend dans sa bouche comme hypnotisé et… Un poisson de ferré ! le courant emporte la graine et la dépose doucement sur un rocher. Le soleil se charge de la sécher.

Un écureuil, faisant ses provisions pour l’hiver, l’aperçoit, s’approche et d’un coup bondit sur elle, l’attrape puis court vers sa maison, dans un creux d’arbre bien caché. En courant, il se met à lui parler :
« Toi, quand le froid sera là, tu me seras bien utile pour me restaurer. Mon nid est déjà plein à craquer, mais il y a toujours une place pour une petite graine à croquer ! Allez, je t’emmène chez moi, tu seras bien installée ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Aussitôt dit, aussitôt fait ?

Non ! Car la petite graine en a assez, tout le monde veut la manger ! Elle n’a rien demandé à personne, elle. Elle veut juste pouvoir trouver un coin tranquille et se mettre à pousser !
« Ca suffit ! » Elle a crié si fort que le rongeur au pelage fauve, terrifié, la jette et s’enfuit loin, loin dans la forêt.

La petite graine tombe sur un tapis de feuilles de châtaigner.
Elle rebondit puis roule jusqu’à une pente escarpée.
Mais elle ne peut s’arrêter, et la voilà qui dévale le terrain accidenté.
Elle dégringole et dégringole dans la pente !
Elle semble prendre son envol, elle fait des cabrioles, elle danse la farandole… et finit par atterrir dans l’herbe folle.
Quelle chance ! Elle est au milieu d’une clairière, près d’un petit étang.
Enfin ! Elle est posée au bon endroit, elle le sent…

Elle s’enfonce dans la terre et s’endort pour l’hiver. Quand elle se réveille au printemps, elle est devenue une petite pousse vert tendre. Elle est un peu fragile et frissonne quand le vent fredonne ou quand l’orage tonne.
« Je suis encore trop petite ! Allez hop, c’est décidé, je vais grandir pendant l’été ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait ?

Non, il lui faut des années et des années pour devenir un arbre solide aux racines bien accrochées.
Mais ça y est, la petite graine est enfin devenue un arbre majestueux aux feuilles irisées.

Perché sur une de ses branches, tout en construisant un nid accueillant, chante un oiseau coloré. Dans un de ses creux, blottis les uns contre les autres, de jolis écureuils se reposent un peu. Profitant de l’ombre que font ses feuilles, dans la fraîcheur de l’étang, un poisson aux écailles dorées somnole tranquillement.


Parlotte

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